COMMUNS, quel avenir ?

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Contribution de Jean Huet

Préface de Christian Laval

Éditions Yves Michel, collection Société civile

ISBN : 978 2 36429 074 7

Format : 12 x 22 cm     128 pages

Prix : 13 €

 Domaines : droit, économie, histoire, philosophie, politique

 

 

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Ce livre cherche à clarifier  le concept de COMMUN défini, non comme un bien, mais comme un processus, le plus souvent à l’initiative de citoyens associés, mais aussi d’élus locaux ; processus débouchant sur une construction sociale solidement ancrée à un territoire et dont la gouvernance peut rassembler autour de la même table : collectifs de citoyens, acteurs publics et acteurs institutionnels privés. En France, il semblerait que le modèle récent de Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC) soit bien adapté à ce type de co-gouvernance, plusieurs exemples sont présentés.
Cet essai fait principalement état de COMMUNS se rapportant aux ressources naturelles les plus vitales (eau, terre arable, énergie…), il est donc beaucoup question de ruralité, d’alimentation, d’environnement
Ce livre devrait intéresser
les acteurs d’initiatives citoyennes : associations, coopératives, élus locaux, mais aussi des parlementaires attentifs à développer l’identification de ce vaste mouvement en veillant à ce que les législations s’adaptent à cette réalité des communs en plein développement.
Sa concision et de nombreux exemples le rendent accessible à un large public.

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« On ne changera pas le monde avec des mots, mais on peut au moins choisir ceux qui diront et accompagneront les changements nécessaires » [Alain Rey]

 Résumé : Qu’y-a-t-il de commun entre les comités de l’eau à Cochabamba (Bolivie) et les coopératives à l’origine du savoureux fromage de Beaufort en Tarentaise ? Des communs tout simplement ! construits par des hommes et des femmes agissant pour améliorer leur environnement social, économique, écologique.

Cet essai explore le concept de commun(s) en limitant son champ d’étude aux ressources naturelles les plus vitales (eau, terre arable, air) ; c’est un choix méthodologique, mais aussi politique puisque l’avenir de la Planète Terre est dans le bon ou le mauvais usage que l’humanité entend faire de ces ressources.

Un mot n’est peut-être qu’un mot, mais il est, ce qui a son importance, puisqu’il sous-tend des idées et des pratiques, ainsi en est-il pour commun, et ce mot devient concept quand il est associé à d’autres mots, dont ceux de l’Économie sociale et solidaire (ESS)

Un simple mot pour de grandes choses ? Déjà, un commun n’est pas une chose dans le sens d’un objet matériel préexistant dans la nature ; ce qui conduit à le dissocier de l’idée de ‘’bien’’ utilisée pour déclarer une ressource vitale, l’eau par exemple, bien commun universel ; belle intention réaffirmée régulièrement dans de nombreux Sommets mondiaux, mais qui se heurte à la réalité du droit d’accès, droit qui n’est pas intangible par nature, loin s’en faut. Ce qui nécessite qu’il soit en permanence conquis, reconquis, tant il peut être mis à mal par la ‘’Tragédie des communs’’, celle de ‘’l’enclosure’’ des ressources naturelles vitales par une petite minorité au nom du sacro-saint droit de propriété foncière.

Ainsi, des populations entières se trouvent privées d’un accès direct à l’eau potable et à son assainissement, perdent des droits coutumiers d’usage de terres arables, de pâturages… Et le réchauffement climatique, même s’il est freiné, va amplifier ces grandes inégalités. Des hommes et des femmes n’admettent pas d’être ainsi méprisés et s’organisent pour prendre ou reprendre l’usage et le contrôle de ces ressources participant, par leur action collective, au changement d’une histoire locale à la fois sociale, économique, écologique, et pourquoi pas aussi d’une histoire globale, celle qui évoque les communs depuis Aristote et Platon !

Cet essai met en évidence un « FAIRE EN COMMUNS » inspiré par « lo publico » bolivien, le « consortage » du Valais suisse, les « albergements » moyenâgeux de la Tarentaise. De nombreuses pratiques sont mises en lumière à propos de l’eau (Paris, Cochabamba), de l’agriculture (Groupement pastoral de Plan Pichu, Foncière Terre de liens…),  de l’alimentation en circuits courts (Scic la Galerie Paysanne…) , de l’énergie renouvelable (Scic Enercoop...), de la finance éthique (coopérative la Nef), de la santé (Scic Viv’ la Vie), de l’information (Scic Altermondes)… Et de multiples autres expériences pourraient à juste titre figurer dans cet ouvrage…

C’est ainsi que naissent des communs ; en voici une définition possible : un commun est la construction collective d’un Tout social, économique et environnemental indissociable. Il permet à des acteurs de la société civile, associés éventuellement à des acteurs institutionnels publics ou privés, de gouverner ensemble : des territoires plus ou moins importants de ressources naturelles vitales / les productions qui en sont issues / la destination des bénéfices collectifs, non seulement financiers, mais aussi culturels, environnementaux, politiques… Une telle réalisation doit, non seulement définir ses propres règles de gouvernance démocratique, polycentrique, en réseau… mais aussi s’instituer dans des cadres administratifs, juridiques (titres de propriété…), les cadres institutionnels proposés par l’ESS : associations, coopératives…, paraissant tout à fait adaptés.

L’ESS est donc le deuxième volet de cette étude. Plusieurs exemples montrent les liens étroits qu’elle peut établir avec le processus du faire commun, cependant elle n’en a pas l’exclusivité puisque plusieurs situations évoquées font référence à des types d’organisations qui n’appartiennent pas habituellement à l’ESS (par exemple GAEC, Société en commandite par actions), mais une loi récente (juillet 2014) introduit un élargissement de la définition du champ d’action de l’ESS vers l’entreprenariat qualifié de social.

Enfin les communs ont souvent besoin de partenariats avec des acteurs institutionnels privés et publics, les plus fréquents étant des collectivités territoriales. Comment ces différents acteurs peuvent se rencontrer et co-gouverner des ressources ? Là encore l’ESS peut le favoriser avec une forme de coopérative récente : la Société coopérative d’intérêt collectif (Scic), plusieurs expériences sont présentées dans le domaine de l’alimentation, de l’énergie renouvelable…

Reste une question importante : ce concept de COMMUN peut-il participer à la reconstruction d’ un récit politique fort appauvri et à la recherche de sens ? Pour Pierre Dardot et Christian Laval un tel projet « ne peut se concevoir qu’articulé à de pratiques de nature très diverses, économiques, sociales, politiques, culturelles.. À la condition que des lignes de forces communes finissent par se dégager suffisamment à la faveur de liens entre les acteurs de ces pratiques; une « signification imaginaire » peut finir par cristalliser et donner sens à ce qui semblait jusqu’alors n’être que des actions ou des prises de position dispersées, disparates, voire marginales » .

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Sommaire

L’introduction évoque le passage tourmenté d’un siècle à l’autre…, mais avec une ouverture possible vers les communs

Quatre chapitres

  1. Économie sociale et solidaire et communs : fondements de l’ESS ; un commun défini comme une construction sociale plutôt que comme un bien
  2. Communs dans la gouvernance de l’eau, de terres arables et de l’alimentation
  3. Pastoralisme en communs dans les montagnes de Tarentaise
  4. Sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic) : un modèle d’organisation pour les communs

La conclusion émet l’hypothèse que cette stratégie des communs pourrait participer au renouvellement d’un récit politique qui, polarisé sur les taux de croissance, les marchés financiers et la sécurité, n’arrive plus à mobiliser des citoyens en manque de perspectives. Et elle propose, nouvelle utopie peut-être, la création de ‘’l’impôt mondial alternatif des communs’’ prélevé à la source des revenus et destiné au développement partout dans le monde de communs territoriaux consacrés aux ressources naturelles vitales, ce serait aussi l’un des moyens pour agir localement contre le réchauffement climatique.

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Les auteurs :

  • Pierre Thomé a travaillé dans l’action sociale.  A déjà écrit : Créateurs d’utopies. Démocratie, autogestion, économie sociale et solidaire (2012, éd. Yves Michel)
  • Jean Huet (chap.4)  A écrit : Vers une gestion coopérative de l’eau (2014, éd. Fondation Gabriel Péri)
  • Christian Laval (préface) est professeur de sociologie à l’université Paris Ouest Nanterre-la Défense. Dernier ouvrage paru (avec Pierre Dardot) : COMMUN. Essai sur la révolution au XXIe siècle (2014, éd. La Découverte)

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Où se procurer le livre ?

9 réflexions sur “COMMUNS, quel avenir ?

  1. Cette notion de « communs » est essentielle dans le contexte actuel de tromphe du libéralisme et de glissement de notre société vers la condamnation des solidarités collectives. Reste à traduire cette résistance non seulement chaque fois que cela est possible sur le terrain, mais aussi dans le combat politique.

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  2. L’informatique, comme toute technique n’est pas seulement un outil encore qu’un outil
    c’est le produit actuel d’une histoire de l’effort humain pour transformer le monde ,
    depuis la révolution néolithique, l’information avec l’écriture, devient cumulable et fonde la civilisation
    l’imprimerie, procédé technique, amplifie son effet et participe du siècle des lumières et de la révolution française
    Fille de la mathématique et de la physique elle booste et transforme toutes les sciences, en suscite de nouvelles -comme la climatologie- elle s’insinue dans tous les instants de notre vie mais surtout nous pose la question :dans quelle société voulons nous vivre
    Un monde capitaliste Orwellien, l’informatique réduit à une technique de domination hypocrite en peut être le moyen principal
    ou un monde du partage, de l’égalité, de la connaissance pour tous, de la démocratie entre producteurs associés
    la révolution informationnelle en sera le moteur essentiel
    Je ne développe pas plus ce thème mais souhaite que le monde de l’ESS et du numérique fasse cause commune

    Fusion de l’information et de la production, et qui commence avec

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  3. J’ai lu avec plaisir ce livre.
    Comme pour le premier, je l’ai trouvé très agréable à lire, avec des découvertes qui m’ont vraiment intéressé (comme Terre de liens ou l’histoire du Beaufort).
    Il m’a donné aussi à penser : tu places parfois des sujets de réflexion, comme des graines que l’on s’attend à voir développer ensuite, mais il est arrivé que je reste un peu sur ma faim. Trois exemples :
    – tu remarques que les personnages de la fresque du bon gouvernement ne sourient pas, n’ont pas l’air heureux. Bien. Mais pourquoi ? est-ce un message du peintre que tu as voulu nous signaler et qui dirait qu’une société bien gérée est ennuyeuse, s’il n’y a plus de malheur il n’y a plus de bonheur non plus ? ce qui expliquerait le côté demens de homo sapiens ?
    – tu soulignes avec délicatesse la tendance à « l’entre-soi » de certaines communautés (colibri) : n’est ce pas là plus qu’un petit problème mais (peut-être ?) la véritable limite des organisations de ce type dont la taille doit rester modeste (et donc inciter à rester entre-soi) au risque de tomber dans les travers justement décriés des pouvoirs publics (lourdeurs administratives, éloignement des centres de décisions, hétéronomie (je ne connaissais pas ce mot/concept)…) ?
    Et du coup, peut-on vraiment espérer que le modèle proposé puisse être un véritable modèle de société, capable de s’attaquer à des sujets qui dépassent l’échelle du village ou du quartier ? L’exemple de la régie Parisienne n’étant comme tu le dis toi-même pas vraiment un modèle d’ESS.
    – Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas un besoin et une place pour que se développe franchement ces initiatives, mais pas forcément en lieu et place des institutions publics mais peut-être à côté, en appuie en complément ou en correction, un peu comme les ONG qui sont devenues des acteurs indispensables sur la scène internationale. Tu évoques les trois sphères (pouvoirs publics, société civile, privé), et je me suis demandé quel est leur rôle à chacune, comment se complètent-elles ?

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  4. J’ai lu attentivement votre billet.
    « Si je partage l’idée exposée dans le film d’une transformation du monde par la diversité et non par de grands modèles dominants, il me semble assez fâcheux de que la diversité et le local ne soient pas associées au partage des connaissances et à leur circulation… », dites-vous (ce n’est qu’un extrait parmi d’autres possibles qui vont dans le même sens). Tout votre propos consiste semble-t-il à justifier l’indispensable du numérique pour créer des réseaux afin de faire largement partager les pratiques de communs, telles évoquées dans Demain (même si le film ne parle pas de communs, c’est tout comme, un mot reste un mot et c’est le sens qui compte). Ma question est simple : comment s’y prenait-on avant le numérique pour communiquer puisque vous dites clairement « hors du numérique libre pas de salut ! » en reprochant aux réalisateurs de Demain de ne pas en parler, alors que ce n’était pas du tout l’objet de leur documentaire. Diantre, j’ai un âge qui m’a fait vivre bien des choses d’avant le numérique, dont la guerre d’Algérie et des luttes significatives (dont mai 68) du 20° siècle… et je n’ai vraiment pas gardé le souvenir d’une non communication; on partageait des connaissances et elles circulaient certes beaucoup moins vite qu’avec internet, mais elles circulaient largement, et pas toujours librement! comme sur internet d’ailleurs…
    Je travaille actuellement sur les consortages et les albergements alpins au Moyen-âge, ce sont des précurseurs quasi évidents de communs actuels (pâturages, forêts, canaux d’irrigation, etc.); faute d’internet les agriculteurs de l’époque se réunissaient souvent (les églises servaient aussi à cela) pour gouverner ces communs et régler des conflits qui pouvaient être violents, et ils écrivaient beaucoup grâce à des clercs écrivains (le numérique de l’époque peut-être?)
    En ce moment, je fais des recherches documentaires sur ce sujet et internet me permet de gagner beaucoup de temps en m’évitant aussi des déplacements fastidieux et couteux pour aller consulter des archives.
    Je n’ai donc rien contre le numérique, bien au contraire, mais je ne crois pas qu’il faille lui donner plus d’importance que ce qu’il est réellement : un outil facilitant la communication pour tous en réseau, très rapide et mondialisée, que demander de plus, sinon qu’il soit de plus en plus libre d’accès, non exclusif et non rival ?

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  5. Je me permets d’intervenir dans ce débat. Non, justement le numérique n’est pas qu’un outil et c’est tout le problème. Le percevoir comme ça, même sans rejet, est justement ce qui empêche toute convergence entre les communs numériques et les communs matériels qui sont intimement liés.
    Je ne veux pas être trop long ici, mais c’est exactement ce que je dis dans ce billet : http://www.bibliobsession.net/2016/04/18/change-numerique-communs-reflexions-a-partir-film-demain/

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  6. Dans votre réponse à S. Mercier, vous prenez l’exemple du numérique qui servirait plus les grands groupes et la finance que les communs et le « Faire ensemble ». Excusez moi d’être un peu abrupt, mais ça revient à dire que la scie n’aurait jamais servi à déforester *aussi* l’Amazonie.
    Le numérique, que vous le voyez comme un outil extérieur à l’être humain ou pas (je vous renvoie aux deux excellent articles de Silvère Mercier pour aiguiser nos avis respectifs), ne peut pas être qualifier de « bon » ou « mal ». Comme servant les communs, ou au contraire les desservants.
    Les communs sont gérés par des communautés, et libre à ces communautés d’utiliser le numérique. Ou pas. Là dessus, je n’ai aucun problème.
    Mais je pourrai vous citer des milliers (enfin, de tête, des centaines, soyons honnêtes ) d’exemple de communautés « faisant ensemble » Et utilisant pour cela le numérique (= partage des connaissances par le numérique, mais aussi le numérique en tant qu’outil de production).
    Quelques exemples pratico-pratiques (je pioche dans le framablog, mais ça ne représente pas 0,000001% de ce qui se passe ailleurs) :
    * http://framablog.org/2016/04/17/lair-du-bois-ebenisterie-libre/
    * http://framablog.org/2014/09/22/enercoop-liberer-les-energies/
    * http://framablog.org/2015/12/04/du-neuf-avec-du-vieux/
    * http://framablog.org/2014/04/04/flok-society/
    * http://framablog.org/2014/09/02/10-ans-openstreetmap/
    * http://framablog.org/2016/04/05/hypra-la-revolution-par-lhumain/
    Le fait même que nous puissions débattre ici, est permis PAR le numérique (et par
    extension par internet et par le logiciel libre).
    Bref, j’ai beau relire votre message, je me dis qu’il y a forcément quelque chose que je n’ai pas compris…
    Vouloir exclure le numérique des communs, c’est pour moi bien plus que de vouloir en exclure la pelle ou le marteau, c’est vouloir en exclure l’alphabet, sous prétexte que l’écriture a « n’a pas renversé des systèmes économiques et sociaux, mais au contraire les a même renforcé », et qu’il faudrait donc se cantonner à la transmission orale parce que l’écriture ne serait qu’un outil.
    Reprenons si vous le souhaitez les communautés et expériences décrites dans votre ouvrage « Créateurs d’utopies » et imaginons leur présent sans logiciels libres, sans mails, sans ordinateurs pour archiver/stocker/créer/partager leurs compte-rendus ou leurs communications, sans la capacité à mobiliser des individus à parfois plusieurs milliers de kilomètres, sans pouvoir échanger avec d’autres communautés « proches », bref, sans internet, sans numérique.
    Les jardins partagés ou les composteurs n’ont pas attendu le numérique pour exister. Mais l’un des principaux facteurs qui permet leur multiplication ces dernières années c’est, que vous le vouliez ou pas, la capacité qu’ont les entités ayant « fait ensemble » à partager leurs expériences et à échanger y compris à l’aide du numérique.
    Que « open source » ou « open data » soient pour vous des buzzwords, de « l’open washing », je le comprends, et je partage votre avis d’ailleurs Mais sous entendre que le numérique n’est qu’un « outil qui doit rester à sa place », c’est pour moi complètement nier le fait qu’il est une composante essentielle de l’appropriation des communs. Sans lui, vous aurez bien des difficultés à faire venir vos « pelles et vos pioches pour faire venir l’eau dans les villages africains ». Ce qui, accessoirement, me parait un peu caricatural, comme vision, puisqu’il me semble que l’Afrique n’a pas besoin que d’eau, mais aussi de projets leur permettant de s’émanciper (y compris *par* le numérique). Allez hop, un exemple presque au hasard :
    http://www.kisskissbankbank.com/un-lieu-pour-le-ouaga-lab (où l’on apprend que les Africains aussi s’intéressent aussi à l’open source et l’open data, de façon locale, sans enjeu économique démesuré et avec la volonté de « faire ensemble »).
    Je respecte votre point de vue (si je l’ai bien compris), mais je me permets de m’élever complètement et totalement contre lui.

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  7. Merci pour votre commentaire.
    Dans l’introduction du livre (p.17) je précise pourquoi je n’évoque pas les communs de la connaissance et du numérique.
    Déjà pour une raison de forme : je ne suis pas à l’aise avec le langage du numérique que je n’arrive pas vraiment à maîtriser (question d’âge sans doute…)
    Ensuite et c’est plus important, pour des raisons de fond : très intéressé par l’histoire, je fais souvent des liens entre le passé et l’actualité, ainsi je mets le numérique au même rang que l’apparition de l’imprimerie, évènements bien entendu de très grandes portées, mais qui pour autant n’ont pas renversé des systèmes économiques et sociaux, mais au contraire les ont même renforcés. Aujourd’hui, si le numérique facilite la communication en réseau et l’accès universel aux connaissances, il est aussi l’outil privilégié des grands groupes financiers mondiaux qui accélèrent leurs transactions grâce à lui et renforcent l’appauvrissement de populations entières par accaparement de ressources naturelles en particulier dans les pays du sud.
    C’est donc pour cela que je fais des communs liés aux ressources naturelles vitales une priorité absolue, cette priorité incluant de fait la question climatique, qui va provoquer (et provoque déjà) d’importants mouvements de population. Je ne pense pas que ce soit les communs du numérique, en tant que tels, qui soient à même de résoudre ce genre de problèmes; le numérique doit simplement rester à sa place d’outil facilitant la communication, le transfert de connaissances, etc. mais il ne peut suppléer en aucun cas les communs de la pelle et de la pioche (outils symboles) pour faire venir de l’eau dans des villages africains, et permettre ainsi aux villageois de cultiver leurs champs communs; en France l’action de Terre de liens, d’Enercoop, etc. rassemble de nombreux sociétaires pour des « FAIRE en communs », pratiques montrant qu’il existe d’autres possibles que le système du capitalisme financier. C’est vraiment cela qui m’intéresse et que je cherche à approfondir et à faire avancer politiquement (ce qui relève d’une grande utopie !). À la fin du mois je serai dans les Hautes-alpes pour en discuter avec des habitants de la vallée du Buëch qui recherchent des solutions pragmatiques communes pour un développement local harmonieux de leur territoire; cette approche empirique (c’était celle d’Elinor Ostrom, ma première source « inspirante ») m’intéresse beaucoup plus que de parler d’open source, d’open data…!
    Ceci dit votre remarque m’est très utile car elle me permet de préciser ma pensée.

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  8. J’ai acheté et lu ce livre récemment. Je l’ai trouvé très bien au niveau de la présentation des communs, des exemples et de leur clarté et bien sûr le lien à l’ESS. Ce lien aurait à mon avis gagné à creuser la question de la gouvernance des structures de l’ESS. Par contre, et ça m’a frappé, quasiment aucun lien n’est fait avec les communs numériques et les communs de la connaissance (sauf une demi-page sur les « médias alternatifs », c’est à mon avis un manque assez problématique. Il nous faut travailler à une convergence des communs pour une discours plus global. J’ai essayé d’expliqué dans mes deux derniers billets : http://www.bibliobsession.net/

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